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Les plus grandes institutions financières mondiales tirent la sonnette d'alarme. Le FMI met en garde contre une potentielle réévaluation brutale des actions technologiques liées à l'IA qui pourrait marquer la fin du boom des investissements et déclencher une instabilité macrofinancière. Une alerte qui résonne avec les avertissements récents de Jamie Dimon, PDG de JP Morgan, et même de Sam Altman, patron d'OpenAI.
Les chiffres donnent le vertige. Les investissements liés à l'IA ont augmenté de 0,4 % du PIB américain depuis 2022, un rythme certes inférieur aux 1,2 % enregistrés entre 1995 et 2000 pendant la bulle Internet. Mais l'ampleur financière est sans précédent.
Selon les experts, si les grandes entreprises technologiques comme Nvidia et Alphabet perdaient seulement 20 % de leur valeur, cela représenterait une perte de 4 400 milliards de dollars sur les marchés. Dans le pire des scénarios, avec une chute de 50 %, on parlerait de 11 000 milliards de dollars évaporés.
Les Sept Magnifiques (Microsoft, Apple, Google, Amazon, Meta, Nvidia et Tesla) représentent désormais près de 35 % de la capitalisation boursière du S&P 500 et ont généré plus de 70 % des performances depuis début 2023. Une concentration jamais vue qui inquiète les régulateurs.
La valorisation atteint des sommets vertigineux : les 10 plus grandes actions de l'indice se négocient à un multiple de 29 fois les bénéfices anticipés, contre 19 fois pour le reste du S&P 500.
Le paradoxe est frappant. Malgré 30 à 40 milliards de dollars investis dans l'IA générative, 95 % des organisations n'obtiennent aucun retour sur investissement selon le MIT Le Grand Continent. Seuls 5 % des projets pilotes génèrent des millions de dollars de valeur.
Microsoft, Meta, Alphabet et Amazon multiplient les annonces pharaoniques. Microsoft évoque 30 milliards de dollars d'investissements pour le seul trimestre en cours, soit 120 milliards annualisés. UBS prévoit une explosion de 67 % des dépenses globales en IA pour atteindre 375 milliards de dollars.
La directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a lancé un avertissement clair aux investisseurs : "Attachez vos ceintures : l'incertitude est la nouvelle norme". Les conditions financières favorables masquent des tendances préoccupantes, notamment en matière de création d'emplois.
La Banque d'Angleterre a rejoint ces préoccupations, affirmant que le risque d'une forte correction du marché a augmenté, les valorisations semblant exagérées pour les entreprises technologiques axées sur l'IA.
L'aveu est surprenant. Le patron d'OpenAI a estimé que les investisseurs faisaient preuve "de surexcitation" autour de l'intelligence artificielle, déclarant : "Lorsque des bulles se produisent, des gens malins sont surexcités par un noyau de vérité".
Cette franchise tranche avec l'optimisme ambiant. OpenAI s'apprête d'ailleurs à une levée de fonds qui valoriserait l'entreprise à 500 milliards de dollars, la plus forte valorisation jamais obtenue pour une société non cotée.
Jamie Dimon, PDG de JP Morgan, prévient qu'une correction significative du marché boursier pourrait survenir au cours des deux prochaines années. Goldman Sachs et Morgan Stanley tablent sur une baisse de 10 à 20 % des actions.
Mais tous ne parient pas sur un krach systémique. Pierre-Olivier Gourinchas, économiste en chef du FMI, souligne que les investissements ne reposent pas sur l'endettement mais sur les liquidités des entreprises tech, ce qui limiterait l'impact d'une correction.
Pour les décideurs et entrepreneurs en e-commerce, plusieurs leçons émergent :
La concentration extrême des valorisations sur quelques acteurs crée une vulnérabilité systémique. Pour gérer son entreprise en 2025, la vigilance s'impose face à ce que certains analystes qualifient déjà de plus grande bulle spéculative de l'histoire économique moderne.
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