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Apple restructure son IA, OpenAI déclenche une alerte rouge concernant Gemini

3/12/25

Une journée historique pour l'intelligence artificielle : ce lundi 2 décembre 2025 restera gravé comme un tournant majeur dans la guerre des géants technologiques. Alors qu'Apple annonce le départ de son responsable IA et nomme un ancien cadre de Google et Microsoft pour rattraper son retard, OpenAI déclenche une alerte maximale face à la montée en puissance spectaculaire de Gemini. Deux événements simultanés qui révèlent la férocité sans précédent de la compétition dans le secteur de l'IA générative.

Apple remplace John Giannandrea par un expert de Gemini et Microsoft

Un changement de leadership stratégique en pleine tempête

Apple a officiellement annoncé le départ de John Giannandrea, vice-président en charge de l'intelligence artificielle et du machine learning depuis 2018, qui restera conseiller jusqu'à sa retraite début 2026. À sa place, la marque à la pomme nomme Amar Subramanya, un profil particulièrement remarqué dans l'industrie.

Amar Subramanya a passé 16 ans chez Google où il a participé directement au développement de Gemini et d'Imagen 3, deux projets clés dans le retour en force de Google face à OpenAI. Plus récemment, il occupait le poste de vice-président corporate de l'IA chez Microsoft durant l'année 2025, en pleine période d'intégration massive de l'intelligence artificielle dans Windows et Copilot.

Tim Cook a salué le rôle que John Giannandrea a joué dans la construction et la progression du travail d'Apple dans l'IA, tout en affirmant qu'Amar Subramanya apporterait son "extraordinaire expertise" en la matière.

Apple Intelligence : un déploiement compliqué

Le changement intervient dans un contexte particulièrement tendu. Apple Intelligence, disponible en français depuis avril sur les iPhone récents à partir du 15 Pro, permet de retoucher des photos, de réécrire ou de résumer des textes et de générer des réponses. Mais le déploiement n'a pas été sans accrocs.

L'outil chargé de résumer les notifications a généré plusieurs affirmations erronées, parfois relayées par erreur comme des faits avérés, entraînant des critiques publiques d'organisations telles que la BBC. Ces erreurs embarrassantes ont installé un climat de défiance à l'égard d'une technologie censée représenter l'avenir de l'écosystème Apple.

Selon plusieurs sources internes, les problèmes sont plus profonds qu'il n'y paraît. Une enquête externe a mis en lumière des tensions structurelles internes avec une coordination limitée entre les équipes IA et marketing, des différences d'objectifs budgétaires et un leadership fragilisé. Certains employés auraient même surnommé ironiquement le département "AI/MLess", signe d'une perte de confiance généralisée.

Les défis d'Amar Subramanya

Le nouveau Siri boosté à l'IA, promis pour le printemps prochain, ne serait toujours pas cent pour cent au point. En début d'année, Apple a retardé la sortie de la version améliorée de son assistant vocal Siri, la promettant pour 2026. Le défi est immense pour le nouvel arrivant qui doit non seulement corriger les erreurs actuelles mais aussi combler un retard technologique estimé à plusieurs années.

Une vague de départs vers des entreprises concurrentes telles qu'OpenAI, Meta ou Google a affaibli les capacités techniques d'Apple. Dans ce contexte, une partie importante des équipes de Giannandrea rejoint le giron d'Eddy Cue, patron des Services incluant Siri, Spotlight, Apple Music et tout l'écosystème Apple Intelligence.

L'approche confidentialité d'Apple en question

Le modèle privilégié par Apple repose sur le traitement local des tâches IA grâce aux puces Apple Silicon pour préserver la confidentialité des utilisateurs, avec Private Cloud Compute qui supprime les données immédiatement après usage. Cette approche différenciante soulève néanmoins une interrogation centrale : peut-elle rivaliser avec des concurrents qui exploitent d'immenses centres de données pour entraîner des modèles beaucoup plus volumineux ?

OpenAI déclenche le "code rouge" face à Gemini

Sam Altman sonne l'alarme maximale

Dans un retournement de situation ironique, OpenAI se retrouve aujourd'hui dans la position qu'occupait Google il y a trois ans. Le PDG Sam Altman a déclaré dans un mémo aux employés que l'entreprise doit améliorer le chatbot et retarde d'autres produits dans l'intervalle.

Sam Altman considère que l'entreprise traverse un moment critique face à la concurrence de Google Gemini 3, qui surpasse GPT-5.1 sur plusieurs benchmarks. Cette mobilisation générale fait suite aux performances impressionnantes du dernier modèle de Google, lancé le mois dernier.

Le lancement par Google de son modèle Gemini amélioré le mois dernier, qui a surpassé OpenAI sur les tests de référence de l'industrie et a entraîné une hausse du cours de l'action du géant de la recherche, a été un facteur clé dans le sentiment d'urgence accru d'OpenAI.

Des projets stratégiques suspendus

Pour concentrer toutes les ressources sur l'amélioration de ChatGPT, OpenAI prend des mesures draconiennes. OpenAI a suspendu le déploiement des publicités dans ChatGPT, ainsi que plusieurs projets comme les agents d'achat et l'assistant matinal Pulse.

Altman a encouragé les transferts temporaires d'équipes et a ajouté qu'OpenAI tiendrait un appel quotidien pour les employés responsables de l'amélioration de ChatGPT. Nick Turley, responsable de ChatGPT, a confirmé sur X que l'objectif est de rendre le chatbot "encore plus intuitif et personnel".

Les trois priorités définies sont claires : améliorer la vitesse et la fiabilité de ChatGPT, lui permettre de répondre à un plus large éventail de questions et renforcer les options de personnalisation pour les utilisateurs.

La montée en puissance fulgurante de Gemini

Les chiffres parlent d'eux-mêmes. La base d'utilisateurs de Gemini est passée de 450 millions en juillet à 650 millions en octobre, une croissance qui inquiète visiblement OpenAI. En comparaison, ChatGPT stagne à 800 millions d'utilisateurs hebdomadaires depuis la fin de l'été, loin de l'objectif du milliard visé pour fin 2025.

Gemini 3 a établi un nouveau record sur Humanity's Last Exam, un test créé par des chercheurs en sécurité IA pour identifier une superintelligence artificielle. Le modèle a également été largement salué pour son générateur d'images Nano Banana et ses capacités de raisonnement profond.

Le désavantage structurel d'OpenAI

Au-delà de la technologie pure, OpenAI fait face à un handicap majeur. La situation financière d'OpenAI présente un défi, car l'entreprise dépend de levées de fonds constantes pour soutenir ses opérations, contrairement à ses principaux concurrents comme Google qui peuvent financer leurs investissements grâce à leurs revenus massifs.

Les dépenses agressives d'OpenAI signifient que l'entreprise devra générer environ 200 milliards de dollars de revenus pour atteindre la rentabilité d'ici 2030, selon ses propres projections financières. En novembre, OpenAI a annoncé être sur la bonne voie pour atteindre plus de 20 milliards de dollars de revenus annualisés cette année.

Anthropic, l'autre menace qui monte

La concurrence ne vient pas uniquement de Google. Anthropic a montré une forte dynamique auprès des entreprises, comptant plus de 300 000 clients professionnels en septembre, contre moins de 1 000 il y a seulement deux ans. Les grands comptes, définis comme générant plus de 100 000 dollars de revenus annuels, ont été multipliés par sept au cours de l'année écoulée.

L'ironie de l'histoire

La situation actuelle d'OpenAI rappelle ironiquement celle de Google début 2023, lorsque le lancement de ChatGPT avait poussé Sundar Pichai à déclencher sa propre alerte rouge. Aujourd'hui, les rôles sont inversés : Google contrôle toute la chaîne technologique, des puces TPU propriétaires à l'intégration dans ses 3 milliards d'appareils Android, tandis qu'OpenAI dépend de l'infrastructure cloud de Microsoft et des coûteux processeurs Nvidia.

Une bataille de titans qui redéfinit l'industrie

La guerre des talents s'intensifie

Ces deux événements simultanés illustrent l'intensité extraordinaire de la guerre des talents dans l'intelligence artificielle. Le recrutement d'Amar Subramanya par Apple, quelques mois seulement après son arrivée chez Microsoft, témoigne de cette volatilité sans précédent. Les meilleurs chercheurs en IA commandent désormais des rémunérations dépassant largement les 10 millions de dollars annuels.

L'utilisation par Altman d'un système de codes couleurs : jaune, orange et rouge  pour hiérarchiser l'urgence des problématiques montre à quel point la situation est devenue critique. Le "code rouge" n'avait jamais été déclenché auparavant chez OpenAI, soulignant l'ampleur de la menace perçue.

Les enjeux pour 2026

Ces bouleversements du 2 décembre 2025 posent des questions fondamentales pour l'avenir de l'intelligence artificielle :

Pour Apple : la nomination d'Amar Subramanya peut-elle inverser la tendance et permettre à Siri de rattraper son retard face à ChatGPT et Gemini ? L'approche axée sur la confidentialité sera-t-elle un avantage différenciant ou un handicap dans la course à la performance ?

Pour OpenAI : le "code rouge" permettra-t-il de reprendre l'avantage sur Gemini ? L'entreprise peut-elle maintenir son leadership sans la profitabilité et les ressources structurelles de Google ? Un nouveau modèle d'IA plus puissant que GPT-5.1 serait attendu dès la semaine prochaine pour contrer l'avance de Google.

Pour l'industrie : cette course effrénée se traduira-t-elle par des applications réellement utiles pour les utilisateurs finaux, ou assistons-nous à une guerre d'ego entre géants technologiques ? La concentration des talents et des ressources entre quelques acteurs est-elle saine pour l'innovation ?

Le printemps 2026 s'annonce décisif : ce sera le moment du nouveau Siri d'Apple, potentiellement de nouveaux modèles d'OpenAI, et sans doute de nouvelles avancées de Google. La bataille est loin d'être terminée, et les utilisateurs du monde entier observent avec attention quel géant saura transformer la promesse de l'IA en réalité concrète et fiable.

Sources

Questions fréquentes

Qu'est-ce qu'Apple Intelligence ?
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Que signifie le "code rouge" chez OpenAI ?
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Qui est Amar Subramanya ?
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Pourquoi Google Gemini inquiète OpenAI ?
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