
Le 16 décembre 2025, les États-Unis ont officiellement suspendu leur accord bilatéral de coopération technologique avec le Royaume-Uni, connu sous le nom de Tech Prosperity Deal. Cet accord visait à renforcer les échanges, les investissements croisés et la coordination réglementaire dans trois domaines stratégiques : l’intelligence artificielle, le calcul quantique et l’énergie nucléaire civile.
Cette décision ne se limite pas à un simple différend administratif. Elle reflète des tensions commerciales structurelles, notamment autour de barrières non tarifaires, comme les normes alimentaires, les régulations industrielles et les politiques de subventions. La technologie devient ainsi un levier de pression économique et politique.
Initialement, le Tech Prosperity Deal devait servir de cadre de confiance entre deux alliés historiques pour faciliter la collaboration entre entreprises deep tech, harmoniser certaines règles autour de l’IA et du quantique, sécuriser les chaînes de valeur dans des secteurs sensibles et accélérer l’industrialisation de technologies critiques.
Il s’inscrivait dans une logique plus large de compétition géopolitique mondiale, où les blocs occidentaux cherchent à préserver leur avance face à d’autres puissances émergentes. Sa suspension envoie un signal clair : même entre alliés, la coopération technologique n’est plus acquise.
Du point de vue américain, plusieurs lignes rouges semblent avoir été franchies.
Premièrement, les divergences réglementaires persistent. Les États-Unis reprochent au Royaume-Uni certaines pratiques jugées protectionnistes, notamment dans l’agroalimentaire et l’industrie, qui compliquent l’accès au marché.
Deuxièmement, il existe un manque d’alignement stratégique. Sur l’IA et le quantique, Washington pousse pour des cadres favorisant l’innovation rapide et la domination industrielle, tandis que Londres adopte une posture plus prudente et normative.
Troisièmement, la décision envoie un message politique interne. Dans un contexte de réindustrialisation américaine, la technologie devient un outil de démonstration de fermeté économique.
La suspension n’est donc pas définitive, mais constitue un moyen de pression stratégique.
Cette décision confirme une tendance lourde : la technologie n’est plus neutre. L’intelligence artificielle, le quantique, l’énergie et les semi-conducteurs sont désormais intégrés aux stratégies de souveraineté.
Pour les États, coopérer signifie accepter une dépendance. Et dans un monde fragmenté, cette dépendance est de plus en plus négociée, conditionnée et parfois remise en cause.
Le cas États-Unis / Royaume-Uni montre que si deux alliés historiques peinent à s’aligner durablement, la stabilité des alliances technologiques internationales est remise en question.
Pour les entrepreneurs, cette actualité a des conséquences directes.
L’incertitude réglementaire augmente et les projets transatlantiques en IA ou deep tech peuvent être ralentis ou reconfigurés.
Le risque sur les partenariats R&D se renforce, car les collaborations académiques et industrielles deviennent plus sensibles politiquement.
L’accès simultané aux marchés américain et britannique pourrait exiger des stratégies juridiques et produit distinctes.
Enfin, les startups agiles capables d’adapter rapidement leurs modèles bénéficient d’un avantage compétitif.
En clair, la géopolitique devient une variable business à part entière.
La suspension du Tech Prosperity Deal marque l’entrée dans une phase plus transactionnelle et fragmentée.
Les hubs technologiques ne sont plus uniquement géographiques, ils deviennent politiques et réglementaires. Chaque territoire cherche à maximiser son avantage compétitif, parfois au détriment de la fluidité globale.
Pour les fondateurs et dirigeants, cela impose un changement de mentalité. Penser produit et innovation ne suffit plus. Il faut penser diplomatie, conformité et souveraineté technologique.
Les États‑Unis ont mis en pause le Tech Prosperity Deal avec le Royaume‑Uni en décembre 2025, un partenariat technologique clé visant à stimuler la coopération en IA, quantique et nucléaire, principalement à cause de désaccords commerciaux élargis, ce qui met en lumière l’importance croissante des enjeux économiques et réglementaires dans les accords technologiques internationaux.
Un accord bilatéral entre les États-Unis et le Royaume-Uni visant à renforcer la coopération dans les technologies stratégiques comme l’IA, le quantique et l’énergie nucléaire civile.
Parce que la dépendance à l’innovation d’un pays peut entrer en conflit avec ses intérêts économiques, politiques ou réglementaires.
Les projets transatlantiques peuvent être ralentis, les partenariats R&D plus compliqués, et les stratégies de scaling international doivent être réévaluées.
Un partenariat formel entre deux pays visant à partager ressources, compétences et réglementations pour développer certains secteurs.